Les injections de corticoïdes couramment administrées dans le traitement de l’arthrose du genou ou de la hanche pourraient ne pas être aussi sûres que prévu, selon une nouvelle étude scientifique américaine.
Affections articulaires fréquentes, l’arthrose du genou et de la hanche sont souvent traitées par des injections intra-articulaires d’anti-inflammatoires, plus précisément de corticoïdes (ou corticostéroïdes). On parle d’infiltration, approche thérapeutique qui, dans le cas de l’arthrose, est privilégiée jusqu’à ce que la pose d’une prothèse devienne nécessaire.
Régulièrement remise en question du fait de son efficacité relative, cette pratique thérapeutique pourrait être nocive chez certains patients, et entraîner des complications mal connues, estiment des chercheurs de la Boston University School of Medicine (BUSM) dans une nouvelle étude.
Parue dans la revue Radiology, l’étude a été menée auprès de 459 patients ayant reçu une injection intra-articulaire de corticoïdes dans la hanche (307 injections) ou le genou (152 injections) en 2018.
Grâce à l’important suivi médical de ces patients, les chercheurs ont pu constater que 8% d’entre eux ont eu des complications liées à ces infiltrations, et notamment une accélération de la progression de leur arthrose, une fracture par insuffisance sous-chondrale (c’est-à-dire du tissu osseux lisse des articulations), de l’ostéonécrose (mort de cellules osseuses) ou encore une destruction rapide des articulations avec perte osseuse.
“Nous constatons à présent que ces injections peuvent être très nocives pour les articulations avec des complications graves telles que l’ostéonécrose, la fracture par insuffisance sous-chondrale et une progression rapide de l’arthrose”, a déclaré Ali Guermazi, chef du service de radiologie du centre médical VA Boston Healthcare System et professeur de radiologie à la BUSM. “L’injection intra-articulaire de corticostéroïdes devrait être sérieusement discutée en termes d’avantages et d’inconvénients. Des considérations essentielles concernant les complications devraient faire partie du consentement du patient, ce qui n’est actuellement pas le cas”, a-t-il ajouté.
Les chercheurs estiment qu’il est temps pour la communauté radiologique d’entreprendre sérieusement des recherches pour mieux comprendre les potentielles conditions à risque à prendre en compte avant de procéder à des infiltrations dans le genou ou la hanche. Se pose notamment la question de la pertinence des infiltrations de corticoïdes chez les personnes présentant une arthrose légère.
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